Gilles Tolède

Suite aux élections européennes de juin 2024, reconquérir la souveraineté autant par "le code" que par "la raison"

Au vu des faibles résultats des partis souverainistes aux élections européennes de juin 2024, on voit bien que le retour de la souveraineté nationale des pays européens aura beaucoup de mal à s'imposer uniquement par la "raison". La "raison" est en effet éclipsée par les médias de "grands chemins", tous acquis au mondialisme et donc à l'européisme.
Il convient d'imaginer un moyen complémentaire aux élections, pour faire revenir la souveraineté nationale dans les différents pays européens.
Ce moyen complémentaire pourrait se résumer par la formule : "changer le code".
Ce "code" est le déterminant le plus élevé structurant le mondialisme. Il consiste dans la langue hyper centrale dans son unicité. La langue hyper centrale est la langue préférentiellement utilisée à l'international, c'est-à-dire : la langue anglaise. Ce "code", de nature linguistique, irrigue la puissance d'influence du mondialisme et donc celle de l'atlantisme et de l'européisme. Le capital mondialiste (forme qu'a prise le capital depuis quelques décennies) utilise ce code pour imposer l'uniformisation et la fin du politique.
L'Union européenne n'étant que le relais de cette forme de capital, il est logique que l'UE utilise cette langue hyper centrale pour le fonctionnement de ses institutions. On peut même affirmer que l'oligarchie mondialiste ne laisserait pas l'UE perdurer, si elle utilisait une autre langue que l'anglais. En effet, l'usage d'une langue de travail telle que le français, l'espagnol, l'allemand ou l'italien, placerait l'UE en contradiction avec le mondialisme et l'atlantisme.

Si l'on revient à la stratégie possible pour les partis souverainistes, on peut comparer leur situation à une participation à un "jeu" qui leur serait immanquablement défavorable. Dans ces conditions, ces partis ont tout à perdre à se conformer au "code du jeu", en l'occurrence : continuer à utiliser la langue de l'oligarchie mondialiste pour leurs échanges internationaux. De même, négliger la question de l'unicité de la langue hyper centrale reviendrait à "rester dans le jeu" du mondialisme et donc de l'européisme.
En conséquence, il convient que les partis souverainistes initient un "autre code" et donc un "autre jeu" que celui du mondialisme et de l'UE.
Il leur faut afficher l'usage d'une autre langue pour leurs échanges et communications à l'international. Concrètement, leurs échanges doivent reposer à la fois sur le multilinguisme et sur une langue pivot autre que l'anglais. Il convient surtout que ce choix soit clairement affiché auprès du public, pour bien montrer qu'un "nouveau jeu" se met peu à peu en place.
Cette démarche devrait être impulsée par les partis souverainistes des pays européens. De plus, le périmètre des relations régies par ces principes linguistiques devrait rapidement s'étendre à tous les pays de la Méditerranée, puis aux pays des BRICS. Dans une première étape, les partis souverainistes français, italiens et allemands devraient initier cette approche de nature linguistique. Le choix de la langue pivot autre que l'anglais devrait logiquement se porter sur l'espagnol, comme compromis entre ces trois pays et parce que l'espagnol :
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dispose de toutes les caractéristiques pour devenir la seconde langue hyper centrale à côté de l'anglais,
- n'est pas difficile à apprendre,
- est l'une des 6 langues officielles de l'ONU,
- est en progression dans le monde.

Ce choix linguistique fera naître une puissance d'influence proposant une alternative globale, basée sur un dualisme linguistique favorable au multilinguisme et donc à la diversité humaine. Cette puissance d'influence contrecarrera celle du mondialisme uniformisant.

Pour conclure, il faut se rendre à l'évidence que le retour de la souveraineté des nations européennes ne pourra se faire que "par le code", en plus de se faire "par la raison". Seule l'utilisation d'un code linguistique hyper-central autre que la langue anglaise permettra de construire progressivement une alternative au mondialisme, compatible à la fois avec la souveraineté nationale retrouvée et avec un nouvel internationalisme contrariant le mondialisme.
Il appartient aux partis souverainistes d'initier un tel mouvement.